Tout ce joli petit monde est regroupé dans notre bureau d’études, au cœur de la campagne choletaise. C’est l’un des berceaux historiques de la chaussure en France, l’un des derniers bastions de la création, qui fait perdurer des métiers d’artisanat.
Dans notre atelier, nous avons de véritables pépites. Le savoir-faire unique de ces personnes donne vie à nos modèles, voici leur histoire.
Pour moi la chaussure c’est avant tout une affaire de famille ! C’est à force de me balader dans l’entreprise tenue par mon père que j’ai voulu être piqueuse en chaussure.
C’est cette expérience qui me permet aujourd’hui de réaliser les prototypes et de faire des mises au point. Je modifie, simplifie, ou change les matières au besoin, le but c’est qu’il devienne réalisable.
Je suis responsable du stock et de la qualité matière depuis 16 ans, mais j’ai déjà 30 ans de boutique derrière moi. Tout ce qui constitue nos chaussures passe entre mes mains, lacets, zip, contrefort, … et surtout le cuir.
Chaque peau est unique, c’est pour ça que je m’assure qu’il n’y ait pas de défauts, que les couleurs soient identiques, que l’épaisseur soit conforme, et surtout que la « main » soit correcte. C’est quoi une « main » ? Un geste qui s’apprend avec le temps.
Les piqueuses partant les unes après les autres à la retraite, une formation avait été mise en place pour que ce métier perdure.
J’ai donc découvert ce métier en visitant cette entreprise, et ce fut une révélation ! En présentant son savoir-faire, ma collègue m’a convaincue de prendre part à cette aventure.
J’avais besoin de changer de vie, je suis donc passée des plantes au cuir.
A mes débuts, 16 ans, tout était coupé à la main ou à la presse. L’automatisation de la coupe a beaucoup facilité notre métier, mais ne pensez pas que la machine fait tout !
Elle ne prendra jamais en compte le prêtant ou les défauts d’une peau. Ne déterminera pas si une pièce doit être coupée dans le flan, la culé ou le collet, car dans le cuir, rien ne se perd ! Je me sers peut-être moins de mon tranchet maintenant pour couper la vingtaine de pièces nécessaires à la fabrication d’une paire, mais mon expertise n’a jamais changé.
Mon arrivée à l’atelier est très récente mais je suis monteur polyvalent depuis 38 ans. J’ai commencé à 16 ans, on m’a placé devant une machine dans une chaîne et j’ai appris en observant les gestes sans cesse répétés de mon voisin.
Mon idéologie c’est de faire toujours mieux ! Étant le dernier maillon de la chaîne je donne forme à la chaussure. C’est comme un puzzle : tige, contrefort, bout-dur et semelle sont assemblés sur une forme et mon rôle est de m’assurer que cela corresponde.
C’est ici que les pièces imaginées par l’équipe création deviennent réelles. Le bureau d’études traduit en termes techniques les idées créatives avant de les transmettre à l’atelier pour leur donner vie.